0AoSVQKZguwVX3agZZuqDy4YO8cTvORNtomyHtYh

DOI: 10.5281/zenodo.7603827

Abdelaaziz MIMI. (2023). LA PARTIE PREPARATOIRE DANS UNE SELECTION DE CONTES MERVEILLEUX MAROCAINS SOUS L’OPTIQUE DE LA METHODE DE VLADIMIR PROPP : ANALYSE MORPHO-NARRATIVE. Revue droit et société, 3(8), 50–67. https://doi.org/10.5281/zenodo.7603827


Abdelaaziz MIMI
Doctorant en  Communication et Sciences du Langage 
Université Ibn Tofail, Kénitra, Maroc

RESUME

Sans conteste, la première et la plus importante analyse structurale ayantle conte populaire comme objet d’étudeétait celle faite par le folkloriste russe Vladimir Propp dans son ouvrage célèbre La morphologie du conte. Pour Propp, les parties fondamentales et invariables du conte populaire sont les fonctions des personnages. Les fonctions sont les actions des personnages selon leurs significations dans le déroulement du récit. En analysant un corpus de cent contes merveilleux russes, Propp élabore un modèle structural et syntagmatique de 31 fonctions se déroulant toujours selon ordre identique. Il confirme alors que tous les contes merveilleux du monde entier ont la même structure narrative et actantielle dans la mesure où l’archétype du conte merveilleux est composé de ces 31 fonctions ou deux grandes séquences narratives et de sept personnages.

Ainsi, il devient aisé de comparer tous les contes merveilleux du monde selon le choix des fonctions et leur nombre. Dans cette liste successive de fonctions, l’on trouve sept fonctions qui suit directement la situation initiale exposant un manque ou un méfait que le personnage héroïque du conte doit combler ou réparer. Propp appela ces fonctions, les fonctions de la partie préparatoire. Elles préparent littéralement le conte en introduisant l’opposant du héros qui cause le méfait ; elles mettent ainsi le conte en mouvement. En analysant les sept fonctions de la partie préparatoire dans une sélection de contes merveilleux marocain selon la méthode morphologique et syntagmatique élaborée par Vladimir Propp, l’objectif de cette étude est demettre à l’épreuve la méthode structurale de Propp sur un corpus issus de la littérature orale marocaine. De cette analyse, il ressort que le conte merveilleux marocain obéit aux conclusions de la méthode formaliste d’une part. et d’autre part, que la culture marocaine traditionnelle structure le conte merveilleux à l’image de ses particularités et ses spécificités culturelles.

Mots-clés : Conte populaire, formalisme, fonction, littérature orale, morphologie, structuralisme.


THE PREPARATORY PART IN A SELECTION OF MOROCCAN MARVELLOUS TALES FROM THE PERSPECTIVE OF VLADIMIR PROPP’S METHOD: MORPHO-NARRATIVE ANALYSIS

Abdelaaziz MIMI
Doctorant en  Communication et Sciences du Langage 
Ibn Tofail University, Kenitra, Morocco

ABSTRACT

Without doubt, the first and most important structural analysis of the folktale as an object of study was that made by the Russian folklorist Vladimir Propp in his famous work The Morphology of the Folktale. For Propp, the fundamental and invariable parts of the folktale are the functions of the characters. The functions are the actions of the characters according to their meanings in the story. By analysing a corpus of one hundred Russian folktales, Propp develops a structural and syntagmatic model of 31 functions that always take place in the same order. He then confirms that all the marvellous tales of the whole world have the same narrative and actantial structure insofar as the archetype of the marvellous tale is composed of these 31 functions or two great narrative sequences and seven characters.

Thus, it becomes easy to compare all the marvellous tales of the world according to the choice of functions and their number. In this successive list of functions, there are seven functions that directly follow the initial situation exposing a lack or a misdeed that the heroic character of the tale must fill or repair. Propp called these functions the functions of the preparatory part. They literally prepare the tale by introducing the hero’s opponent who causes the mischief; they thus set the tale in motion. By analysing the seven functions of the preparatory part in a selection of Moroccan marvellous tales according to the morphological and syntagmatic method elaborated by Vladimir Propp, the aim of this study is to put Propp’s structural method to the test on a corpus from Moroccan oral literature. From this analysis, it emerges that the Moroccan marvellous tale obeys the conclusions of the formalist method on the one hand, and on the other hand, that the traditional Moroccan culture structures the marvellous tale in the image of its particularities and its cultural specificities.

Keywords: Folktale, formalism, function, oral literature, morphology, structuralism.


Bibliographie

Corpus

LÉGEY Doctoresse. (2010), Contes et légendes populaires du Maroc recueillis à Marrakech. Casablanca : Sirocco.

Ouvrages de référence et articles

Barthes, Roland. (1966). « Introduction à l’analyse structurale des récits ». Communications 8(1) :1‑27. doi: 10.3406/comm.1966.1113. Consulté en ligne le 27/09/2022.

Bettelheim, Bruno. (1999). Psychanalyse des contes de fées. Paris : Pocket.

Boas, Franz. (1940). « Mythology and Folk-Tales of the North American Indians ». pp. 451‑90 in Race, Language and Culture. New York: The Macmillan Company.

Bremond, Claude. (1973). « Les Bons récompensés et les méchants punis : morphologie du conte merveilleux français ». pp. 96‑12 in Sémiotique narrative textuelle. Paris : Larousse.

Bru, Josiane. (1999). « Le repérage et la typologie des contes populaires. Pourquoi ? Comment ? » Bulletin de l’AFAS 14(14). doi: 10.4000/afas.319. Consulté en ligne le 27/10/2022.

Calame-Griaule, Geneviève, éd. (1977). Langage et cultures africaines : essais d’ethnolinguistique, études. Paris : F. Maspero.

CALAME-GRIAULE, Geneviève. (1982). « Ce qui donne du goût aux contes ». Littérature (45) : pp. 45‑60.

CALVET, Louis-Jean. (1984). La tradition orale. Paris : PUF.

CHADLI, EL Mostafa. (2000). Le conte merveilleux marocain : sémiotique du texte ethnographique. Publications de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines. Rabat.

Clerc, Stéphanie. (2008). « Le conte en classe d’accueil, support de développement des compétences linguistiques, discursives, référentielles et socioculturelles ». Tréma (30) :19‑29. doi: 10.4000/trema.126. Consulté le 15 octobre 2022.

Costa, James, et Luca Greco. 2021. « Anthropologie linguistique ». Langage et société. Hors-série. HS1). pp. 27‑33. doi: 10.3917/ls.hs01.0028. Consulté le 26 octobre 2022.

Courtes, Joseph. (1982). « Motif et type dans la tradition folklorique. Problèmes de typologie », Littérature 45, no 1, pp.114‑27. https://doi.org/10.3406/litt.1374. Consulté le 20 octobre 2022.

Denis, Marie-Noële. (2019). « Entre l’oral et l’écrit : la transmission des contes et récits populaires en Alsace ». inPratiques de la médiation des savoirs, Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, édité par M. Sot. Paris : Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques.

Despoix, Philippe. (2008). « Oralité — un inédit de Paul Zumthor ». Intermédialités: Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques (12):164. doi: 10.7202/039238ar. Consulté le 15 octobre 2022.

EL KASRI, Mustapha. (1987). « La littérature orale ». La grande encyclopédie du Maroc : culture, arts et traditions 1 :132‑47. Rabat :  Gei.

FEVRE, Louis. (2004). Contes et métaphores. Lyon : Chronique sociale.

Guiga, Tahar. (1985). « Traditions orales arabes : le conte populaire arabe, étude sur la structure et la place du conte populaire dans l’imaginaire collectif arabe ». Unesco. Bibliothèque Numérique. Consulté le 13 octobre 2022 sur :

Guilbert, Lucille, ‘Le conte populaire et ses approches méthodologiques’, Ethnologies, 3.1 (1981), 16 <https://doi.org/10.7202/1081048ar>

https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000081538.

JEAN, Georges. (1990). Le pouvoir des contes. Tournai : Casterman.

Lajarte, Philippe de. (1977). « Propositions pour la construction d’un modèle d’analyse du conte facétieux. Discussion ». Réforme, Humanisme, Renaissance 7(1) :122‑29. doi: 10.3406/rhren.1977.1069. Consulté le 15 octobre 2022.

LAUFER, Roger, et Bernard LECHERBONNIER. (1974). Le conte et la poésie : les genres et les thèmes. Paris : Fernand Nathan éditeur.

Nodier, Charles. (1846). Contes de Charles Nodier. Paris : J. Hetzel.

Paillier, Roxane. (2014). « La place des contes dans les programmes scolaires ». Agôn. Revue des arts de la scène (HS 2). doi: 10.4000/agon.3144. Consulté le 4 octobre 2022.

RHOZALI, Najima. (2000). L’ogre entre le réel et l’imaginaire dans le conte populaire au Maroc. Paris : L’Harmattan.

Rousse_Redacxelle, Axelle. (2020). « La classification Aarne-Thompson-Uther ». Culture générale. (https://www.culture-generale.fr/divers/19754-la-classification-aarne-thompson-uther). Consulté 28 mai 2022.

ŞahenkErkan, Senem. (2011). « L’exploitation du Conte en fle a L’exemple de la Petite Fille Aux Allumettes ». UlusalSosyalAraştırmalarDergisi 4 :553 68.

Salih, Fatima-Zahra. (2012). « Le conte populaire marocain, entre sauvegarde et renouveau ». 1‑8. (https://www.academia.edu/6927801/Le_conte_populaire_marocain_entre_sauvegarde_et_renouveau). Consulté 28 octobre 2022.

Seydou, TICHRISANE. (1990). « G. Calame-Griaule, Des Cauris au marché : Essais sur des contes africains ». L’homme 30(113) :164‑69.

SIMONSEN, Michèle. (1984). Le conte populaire. Paris : PUF.

Tenèze, Marie-Louise. (1969). « Introduction à l’étude de La Littérature Orale : Le Conte ». Annales. Histoire, Sciences Sociales 24(5):1104‑20. doi: 10.3406/ahess.1969.422116. Consulté le 11 octobre 2022.

Thompson Stith (1932-1936), Motif-Index of Folk-Literature, a classification of narrative elements in folktales, ballads, myths, fables, mediaeval romances, exempla, fabliaux, jestbooks, and local legends (6 volumes). Helsinki, Academiascientiarumfennica.

Tremblay Jean-Marie. (2001). Melville J. HERSKOVITS (1950), LES BASES DE L’ANTHROPOLOGIE CULTURELLE. Chicoutimi, Québec : la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l’Université du Québec.

Vladimir, Propp. (1965). Morphologie du conte. Paris : Seuil.

Weber, Edgard, ‘Situation initiale et situation finale dans quelques contes des Mille et Une Nuits’, Littératures, 11.1 (1984), 65–73 <https://doi.org/10.3406/litts.1984.1304>

Comments are closed, but trackbacks and pingbacks are open.