RESUME
Le changement climatique constitue aujourd’hui un défi majeur auquel nous sommes confrontés. Bien que les conséquences de ce phénomène soient complexes à appréhender, elles sont multiples, irréversibles et dépassent la capacité de réponse des écosystèmes et des êtres humains, qui risquent d’être altérés ou définitivement détruits.
Le Maroc a officiellement signé la Convention Cadre des Nations Unies (CCNUCC) sur les Changements climatiques lors du sommet de la terre de Rio en 1992. Après sa ratification en 1995, le pays a maintenu une participation active aux négociations et aux organes de la convention. En outre, le Maroc a également apposé sa signature sur le Protocole de Kyoto en 1997 et l’a ratifié en 2002. Ces engagements internationaux ont conduit à la mise en place de différentes initiatives et actions. Le Maroc se conforme pleinement aux principes fondamentaux de la CCNUCC, qui prônent la responsabilité, la coopération et la solidarité en matière de prise en charge internationale des enjeux climatiques, notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter les augmentations de température globale.
Le Maroc, à l’instar de nombreux pays en développement, est fortement atteint par ce phénomène se trouve devant un grand défis est celui de la migration climatique surtout en sachant que les relations privilégiées qui unissent le Maroc aux pays de l’Afrique subsaharienne qui exportent plus de migrants et demandeurs d’asile vue les conditions climatiques dans ses régions, Il convient de rappeler que malgré les mesures prises par l’Etat marocain surtout dans le coté juridique par la mise en place d’une politique migratoire conforme au droit international, garantissant une meilleure protection pour les déplacés et les réfugiés climatiques, les flux migratoires subsahariens au Maroc, n’ont pas cessé de croitre et de se développer et cette catégorie reste sans protection spécifique et leurs demandes d’asile ne trouve pas de justification juridique vu le manque de définitions dans l’arsenal juridique migratoire et d’asile international ou national.
Mot clés : Migration environnementale, réfugié climatique, déplacés de l’environnement, changement climatique, Émissions de gaz à effet de serre (GES), Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques (CCNUCC).
MIGRATION AND CLIMATE CHANGE: LEGAL PROTECTION ISSUES FOR DISPLACED PERSONS AND “CLIMATE REFUGEES” IN MOROCCO
ABSTRACT
Climate change is a major challenge we face today. Although the consequences of this phenomenon are complex to comprehend, they are diverse, irreversible, and exceed the capacity of ecosystems and human beings to respond, risking alteration or permanent destruction.
Morocco officially signed the United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCCC) during the Earth Summit in Rio in 1992. After ratifying it in 1995, the country has maintained an active participation in the convention’s negotiations and bodies. Furthermore, Morocco also signed the Kyoto Protocol in 1997 and ratified it in 2002. These international commitments have led to the implementation of various initiatives and actions.
Morocco fully adheres to the fundamental principles of the UNFCCC, advocating for responsibility, cooperation, and solidarity in addressing climate issues at the international level, including reducing greenhouse gas emissions to limit global temperature increases.
Morocco, like many developing countries, is heavily affected by this phenomenon and faces a significant challenge in climate migration, especially considering its privileged relations with Sub-Saharan African countries that export more migrants and asylum seekers due to climate conditions in those regions. It is worth noting that despite the measures taken by the Moroccan government, particularly in terms of establishing a migration policy in line with international law, ensuring better protection for environmentally displaced persons and climate refugees, Sub-Saharan migration flows to Morocco continue to grow and develop. This category remains without specific protection, and their asylum claims lack legal justification due to the lack of definitions in the national or international migration and asylum legal framework.
Keywords: Environmental migration, climate refugees, environmentally displaced persons, climate change, greenhouse gas emissions (GHG), United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCCC).
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