| Sanaa HAOUATA Enseignante-chercheuse- Université Hassan II de Casablanca, Maroc Directrice de publication – Revue Économie et Société |
Ce nouveau numéro de la revue Économie et Société s’inscrit dans la continuité de notre engagement à offrir un espace de réflexion interdisciplinaire sur les transformations économiques, sociales et culturelles qui façonnent le monde contemporain. Les contributions réunies dans ces pages illustrent, chacune à leur manière, la diversité des approches scientifiques et la vitalité du débat intellectuel autour des enjeux de notre temps.
L’article d’ouverture, signé par Ismail Nasiri, «Synthèse critique des approches d’analyse en finance islamique : leçons du cas russe et des modèles multicritères », met en lumière les cadres méthodologiques émergents de la finance islamique. Par une perspective comparative, l’auteur interroge les modèles dominants et propose des pistes de renouvellement Fatima-Ezzahra Bouachrine analytique adaptées à la complexité des économies modernes.
Le texte suivant, proposé par El Houcine El Bazi, Jaouad Boumaajoune et Imane Joti, « De l’infériorité internalisée à la hiérarchie essentialisée », explore les mécanismes de domination et d’auto-perception dans les littératures francophones postcoloniales. Il dévoile, au-delà de la production littéraire, les logiques symboliques de pouvoir et de résistance inscrites dans la langue et l’imaginaire collectif.
Dans une perspective anthropologique, , à travers « Conceptions du corps et pratiques de guérison : les rituels des Gnaoua comme exemples », invite à redécouvrir le corps comme médiateur du sacré, de la souffrance et de la guérison, dans un univers où le spirituel et le culturel se rencontrent.
Adil El Anbi, dans « La socialisation au Maroc : entre héritage traditionnel et mutations contemporaines », propose une réflexion riche sur la transmission des valeurs et les formes nouvelles de socialisation. Son analyse des transformations du tissu social marocain met Diyaa Drissi Talbi et Lalla Hind El Idrissi en évidence les tensions entre continuité culturelle et mutations générationnelles.
Le duo, avec « Gestion des connaissances et performance organisationnelle », explore les liens entre savoir, innovation et capital humain. Leur contribution éclaire le rôle stratégique de la gestion des connaissances dans la compétitivité et la durabilité des organisations.
La question du genre occupe une place centrale dans deux contributions majeures. D’abord, Wissal Belhaouari, dans « Violences basées sur le genre et accompagnement psycho-juridique au Maroc », analyse de manière critique l’action associative en matière de lutte contre la violence faite aux femmes, en s’appuyant sur le cas de l’Union de l’Action Féministe à Rabat. Ensuite, Fatima-ZahraHannoun, dans « Dynamiques de genre dans le cinéma marocain », décrypte les représentations du féminin à l’écran, entre affirmation identitaire et reproduction de stéréotypes.
À travers ces travaux, ce numéro d’Économie et Société met en relief une constante: la nécessité de croiser les regards et d’articuler les disciplines pour mieux comprendre les dynamiques complexes du réel. Entre économie morale, sociologie du changement, critique postcoloniale et études de genre, la recherche contemporaine se révèle plus que jamais indispensable à la lecture critique de nos sociétés.
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